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DIU au cuivre ou hormonal lequel choisir ?


Introduction

Choisir un dispositif intra-utérin (DIU) comme méthode contraceptive n’a plus rien d’exceptionnel. De plus en plus de femmes s’y intéressent, que ce soit après un accouchement, face à une intolérance hormonale ou par souci de simplicité. Mais une fois cette option envisagée, une question revient systématiquement : faut-il privilégier le DIU au cuivre, sans hormone, ou le DIU hormonal, à base de lévonorgestrel ?

Derrière cette interrogation se cache une réalité plus complexe. Car si l’un et l’autre offrent une très haute efficacité contraceptive, leurs mécanismes, leurs effets secondaires et leur tolérance varient sensiblement. Certaines femmes redoutent la disparition de leurs règles, d’autres au contraire fuient les saignements abondants. Pour d’autres encore, ce sont les migraines, l’endométriose ou l’anémie qui guideront la décision.

Cet article propose une comparaison rigoureuse et accessible entre ces deux options, afin d’aider chacun·e à faire un choix éclairé, adapté à son corps, à ses besoins et à sa trajectoire personnelle.

Qu’est-ce qu’un DIU ?

Le dispositif intra-utérin (DIU), également appelé stérilet, est une méthode de contraception de longue durée, réversible et hautement efficace. Il est inséré dans l’utérus par un·e professionnel·le de santé, généralement au cours d’une consultation gynécologique. Une fois en place, il agit pendant plusieurs années sans intervention quotidienne, ce qui en fait une option particulièrement adaptée à celles qui recherchent une contraception fiable sans contrainte.

À lire aussi : Comment fonctionnent les contraceptifs progestatifs ?

Deux grands types de DIU

Type de DIU Composition Mode d’action principal Durée d’efficacité
DIU au cuivre Fil de cuivre autour d’un support plastique Action spermicide et inflammation utérine 5 à 10 ans
DIU hormonal Lévonorgestrel (progestatif local) Épaississement de la glaire cervicale, atrophie de l’endomètre 3 à 5 ans

Une efficacité très élevée

Taux d'efficacité des DIU

Tous les DIU sont classés parmi les méthodes les plus efficaces pour prévenir les grossesses non désirées. Leur taux d’échec est comparable, voire inférieur, à celui de la stérilisation chirurgicale.

Indice de Pearl (grossesses/100 femmes/an)

  • DIU au cuivre : 0,6 à 0,8 %
  • DIU hormonal (Mirena) : 0,2 %
  • DIU hormonal (Jaydess) : 0,41 % à 1 an, 0,9 % à 3 ans

Bon à savoir

Contrairement à une idée reçue, les DIU sont accessibles à toutes, y compris aux femmes nullipares ou adolescentes, à condition qu’aucune contre-indication ne soit identifiée. Leur pose, bien que parfois inconfortable, reste un geste rapide et sûr, dont le suivi se limite à quelques contrôles réguliers.

DIU au cuivre : fonctionnement, avantages et limites

Le DIU au cuivre est une méthode contraceptive non hormonale. Il repose sur une action mécanique et chimique locale, sans interférer avec le cycle menstruel naturel. Cela en fait un choix privilégié pour les femmes souhaitant éviter toute contraception hormonale.

Mécanisme d’action

Le cuivre libéré dans la cavité utérine agit comme spermicide, altérant la mobilité et la viabilité des spermatozoïdes. Il provoque également une inflammation locale de l’endomètre, rendant l’environnement utérin hostile à la nidation d’un ovocyte fécondé.

Bon à savoir

Le DIU au cuivre peut être utilisé comme contraception d’urgence dans les 5 jours suivant un rapport à risque. Son efficacité dans ce cadre est supérieure à celle de la pilule au lévonorgestrel.

Avantages principaux

  • Durée d’efficacité longue : entre 5 et 10 ans selon le modèle.
  • Méthode sans hormone, bien tolérée par les femmes sensibles aux traitements hormonaux.
  • Peu de contre-indications, même chez les nullipares.
  • Utilisation possible dès l’adolescence, sous réserve d’un bon accompagnement médical.
  • Retour rapide à la fertilité après retrait.
  • Effet protecteur possible sur le cancer du col de l’utérus selon certaines études (données à nuancer).

Limites et effets indésirables

  • Augmentation du flux menstruel (ménorragies), parfois significative.
  • Douleurs pendant les règles (dysménorrhées) plus fréquentes.
  • Risques mécaniques rares :
    Expulsion partielle ou totale (surtout les premiers mois)
    Perforation utérine (1 à 2 pour 1000 poses, principalement chez les femmes allaitantes ou post-partum)
  • Absence de protection contre les IST : un préservatif reste nécessaire en cas de partenaires multiples ou de risque infectieux.
  • Contre-indiqué si les règles sont déjà très abondantes ou douloureuses.

À surveiller après la pose

  • Douleurs pelviennes inhabituelles
  • Saignements persistants
  • Fils du DIU non perçus à l’autopalpation
  • Suspicion de grossesse

En somme, le DIU au cuivre constitue une option fiable et durable pour celles qui recherchent une contraception naturelle et efficace, à condition d’avoir une bonne tolérance aux règles abondantes.

DIU hormonal : fonctionnement, avantages et limites

Le DIU hormonal, aussi appelé système intra-utérin au lévonorgestrel, est une méthode contraceptive de longue durée. Il combine une action locale de progestatif avec une tolérance généralement bonne, ce qui en fait une alternative attractive pour les femmes souffrant de règles abondantes ou douloureuses.

Mécanisme d’action

Le DIU hormonal libère progressivement une faible dose de lévonorgestrel, un progestatif. Son action repose sur plusieurs mécanismes complémentaires :

  • Épaississement de la glaire cervicale, empêchant le passage des spermatozoïdes.
  • Atrophie de l’endomètre, rendant l’implantation embryonnaire improbable.
  • Inhibition partielle de l’ovulation chez certaines femmes.
pose de diu hormonal

Bon à savoir

Contrairement aux contraceptifs oraux, l’effet principal du DIU hormonal est local. Les concentrations sanguines de progestatif sont donc bien plus faibles.

Avantages principaux

  • Réduction importante du flux menstruel (jusqu’à l’aménorrhée dans 20 à 50 % des cas).
  • Soulagement des douleurs menstruelles, utile en cas de dysménorrhées ou d’endométriose.
  • Durée d’action prolongée :
    5 ans pour Mirena (52 mg)
    3 ans pour Jaydess (13,5 mg)
  • Effet contraceptif très fiable (indice de Pearl < 0,3).
  • Indiqué en post-partum, même en cas d’allaitement.
  • Peut être laissé en place jusqu’à la ménopause s’il est posé après 45 ans.

Limites et effets indésirables

  • Modifications du cycle : spotting, saignements irréguliers ou aménorrhée.
  • Kystes ovariens fonctionnels bénins, fréquemment observés avec les DIU hormonaux, le plus souvent asymptomatiques et régressifs spontanément en quelques mois.

Comment choisir entre DIU au cuivre et DIU hormonal ?

Le choix entre un DIU au cuivre et un DIU hormonal ne peut se réduire à une préférence instinctive. Il doit être réfléchi à partir de critères médicaux, personnels et contextuels. Cette section propose une grille de lecture pour accompagner une décision contraceptive éclairée.

En fonction du profil médical

Certaines situations cliniques orientent d’emblée vers l’un ou l’autre dispositif :

Situation médicale DIU recommandé
Règles abondantes, anémie Hormonal
Endométriose douloureuse Hormonal
Contre-indication aux hormones Cuivre
Migraine avec aura Cuivre ou hormonal (≠ œstroprogestatif)
Antécédent de grossesse extra-utérine Cuivre ou hormonal
Cardiopathie sévère Cuivre (avec précautions)

Bon à savoir

En cas d’immunodépression, le DIU hormonal est parfois préféré, car son effet ne repose pas sur une réaction inflammatoire.

En fonction des préférences personnelles

Le rapport subjectif au cycle menstruel et aux hormones influence fortement le choix :

  • Certaines femmes préfèrent conserver leurs règles naturelles : DIU au cuivre.
  • D’autres souhaitent diminuer ou supprimer les règles (ménorragies, douleurs, confort personnel) : DIU hormonal.
  • Les femmes sensibles aux hormones ou souhaitant éviter toute modification hormonale : DIU au cuivre.

La perception de l’aménorrhée varie : elle est libératrice pour certaines, inquiétante pour d’autres. En parler est essentiel.

En fonction du contexte de vie

  • Post-partum et allaitement : les deux types sont adaptés, dès 4 semaines après l’accouchement.
  • Absence de suivi médical régulier : DIU au cuivre, qui expose à moins d’effets secondaires hormonaux.
  • Projet de grossesse à court terme : les deux sont rapidement réversibles.
  • Vie sexuelle à risque d’IST : nécessité d’un double usage avec préservatif.

Recommandation professionnelle Le choix doit toujours être discuté en consultation. La méthode « BERCER » (Bienvenue, Entretien, Renseignement, Choix, Explication, Retour) favorise un accompagnement bienveillant et informé.

Ce qu’en disent les recommandations officielles

Les autorités de santé françaises et internationales (HAS, OMS) ont émis des recommandations claires sur l’usage des DIU, souvent méconnues du grand public… et parfois même des professionnels.

Recommandations générales

  • Le DIU est recommandé à tout âge, y compris chez les femmes nullipares.
  • Il peut être posé à n’importe quel moment du cycle, dès lors qu’une grossesse est exclue.
  • Aucun dépistage systématique des IST n’est requis, sauf en présence de facteurs de risque.
  • La pose immédiate post-partum (dans les 48 h) ou post-IVG est possible mais rarement pratiquée en France.

Contre-indications absolues (cuivre et hormonal)

  • Grossesse en cours
  • Infections génitales non traitées
  • Malformations utérines déformant la cavité
  • Cancers gynécologiques actifs

Spécificités selon le type de DIU

DIU au cuivre DIU hormonal
À éviter si règles très abondantes ou douloureuses Contre-indiqué en cas de cancer du sein ou de pathologies hépatiques graves
Recommandé en première intention chez les nullipares Positionné en deuxième intention par la HAS
Moins coûteux et mieux remboursé Coût plus élevé, remboursement partiel

Un enjeu d’égalité d’accès

La HAS rappelle l’importance de proposer toutes les options contraceptives à chaque femme, sans préjugés liés à l’âge, à la parité ou au niveau socio-économique. Cela implique un accompagnement individualisé et une information complète et loyale sur les bénéfices, limites et alternatives.

« Ce n’est pas à la patiente de s’adapter à la méthode, mais à la méthode de s’adapter à la patiente. »

Conclusion

Le choix entre un DIU au cuivre et un DIU hormonal ne relève ni du hasard, ni d’une vérité universelle. Chacune de ces méthodes présente des forces réelles et des contraintes spécifiques, dont l’importance varie selon les corps, les vécus, les attentes, les priorités.

Loin d’une opposition simpliste entre « naturel » et « hormonal », il s’agit surtout de trouver l’équilibre entre efficacité contraceptive, tolérance individuelle, confort de vie et liberté reproductive. Ce choix mérite d’être accompagné par un·e professionnel·le formé·e, à l’écoute, capable de proposer toutes les options sans injonction ni jugement.

Certaines femmes accepteront volontiers une aménorrhée s’il y a soulagement des douleurs menstruelles. D’autres préféreront suivre leur cycle naturel, quitte à composer avec un flux plus abondant. D’autres encore voudront surtout ne plus y penser pendant plusieurs années.

Quel que soit le chemin, l’essentiel reste que la décision finale appartienne à la personne concernée, en toute connaissance de cause. Une contraception n’est jamais neutre. Mais bien choisie, elle peut devenir un levier de confiance et d’autonomie.

Sources :

 Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). (2023). Stérilets hormonaux : vigilance sur le risque de troubles dépressifs. https://ansm.sante.fr

 Bajos, N., Bohet, A., Le Guen, M., & Moreau, C. (2012). La contraception en France : nouveau contexte, nouvelles pratiques ? Population & Sociétés, (492), 1–4.

 Cochrane Fertility Regulation Group. (2009). Comparaison des DIU au cuivre et des injections d’hormones de longue durée d’action. www.cochrane.org

 Haute Autorité de Santé (HAS). (2013-2023). Fiches mémo, recommandations et focus sur les contraceptions disponibles. https://www.has-sante.fr

 Linet, T. (s.d.). Recommandations contraception post-partum et post-IVG. Supports de formation.

 Organisation Mondiale de la Santé (OMS). (2011). Critères médicaux d’éligibilité pour l’utilisation de contraceptifs. https://www.who.int

 Vidal. (2024). Stérilets hormonaux et au cuivre – Monographies Mirena, Jaydess, T-Safe. https://www.vidal.fr

 Vigoureux, S. (s.d.). Contexte de la contraception en France. Dr Solène Vigoureux.

 Plu-Bureau, G. (s.d.). Contraception et risque vasculaire. Pr Geneviève Plu-Bureau.

 QuestionSexualite.fr. (n.d.). DIU – Comment ça marche ?. https://www.questionsexualite.fr


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