Plan de l'article
- Pourquoi envisager une contraception définitive ?
- Qu’est-ce que la ligature des trompes ?
- Cadre légal et accès à la ligature en France
- Les raisons qui motivent cette décision
- Les bénéfices attendus
- Les limites et risques potentiels
- Faut-il en parler avec un·e professionnel·le de santé ?
- Alternatives à envisager
- Conclusion – Une décision qui engage, un choix qui se respecte
Introduction
Choisir une contraception n’est jamais anodin. Derrière ce terme générique se cache une multitude de dispositifs, de techniques et de vécus qui engagent bien plus que le seul contrôle des naissances.
La ligature des trompes, méthode définitive de contraception féminine, continue de susciter des interrogations, voire des réticences, tant du côté médical que sociétal.
Alors que plus de 9 femmes sur 10 en France recourent à une méthode contraceptive lorsqu’elles ne souhaitent pas de grossesse, la stérilisation féminine reste marginale dans l’Hexagone, malgré son efficacité et son ancienneté. En comparaison, d’autres pays l’ont intégrée depuis longtemps comme option courante, y compris chez les femmes jeunes.
À travers cet article, nous vous proposons une exploration complète, rigoureuse et nuancée de la ligature des trompes : ses modalités, son encadrement légal, ses avantages comme ses limites, et surtout les questions essentielles à se poser avant de prendre une décision aussi engageante.
Pourquoi envisager une contraception définitive ?
Voici quelques raisons fréquemment évoquées par les femmes ayant fait ce choix :
- Une volonté claire de ne plus ou pas avoir d’enfants, quel que soit l’âge.
- Des effets secondaires ou des contre-indications aux contraceptions hormonales.
- Le souhait de se libérer mentalement de la charge contraceptive.
- Une expérience traumatique liée à la grossesse ou à l’accouchement.
- Un projet de vie personnel non compatible avec la parentalité.
Qu’est-ce que la ligature des trompes ?
La ligature des trompes, aussi appelée stérilisation tubaire, est une méthode de contraception définitive visant à empêcher la fécondation. Elle consiste à interrompre la circulation des ovules entre les ovaires et l’utérus en obstruant ou en sectionnant les trompes de Fallope. Sans passage possible, la rencontre entre ovule et spermatozoïde devient impossible.
Souvent perçue à tort comme un acte exceptionnel ou radical, cette méthode est pourtant pratiquée depuis le début du XXe siècle, et elle bénéficie aujourd’hui de techniques peu invasives, sûres et efficaces.
Focus : la contraception dite "définitive"
Si l’on parle de méthode irréversible, c’est parce que la stérilisation ne doit pas être envisagée avec l’idée d’un retour en arrière. Même si des techniques de reperméabilisation existent, elles restent lourdes, aléatoires et rarement prises en charge. Il est donc essentiel de considérer ce choix comme définitif.
Définition médicale et techniques employées
L’intervention se fait généralement par voie cœlioscopique, sous anesthésie générale, en chirurgie ambulatoire ou avec une courte hospitalisation. Plusieurs méthodes sont possibles :
| Technique | Principe | Particularité |
| Ligature simple | Nouage et section des trompes | Méthode ancienne, fiable mais moins utilisée aujourd’hui |
| Clip tubaire (ex. Filshie) | Compression mécanique par clip | Peu invasif, réversible dans certains cas rares |
| Anneau de Yoon | Étranglement circulaire des trompes | Utilisation limitée, douleurs post-opératoires possibles |
| Électrocoagulation | Cautérisation des trompes | Risque accru de complications si mal pratiqué |
| Salpingectomie | Ablation partielle ou totale des trompes | Rare, parfois proposée en prévention du cancer de l’ovaire |
Chaque technique vise le même objectif : empêcher physiquement les gamètes de se rencontrer, tout en respectant au mieux l’anatomie et les préférences de la patiente.
Une méthode de contraception définitive
La stérilisation tubaire offre une efficacité contraceptive très élevée dès les premiers jours suivant l’intervention, sans nécessité de contraception complémentaire à long terme. Contrairement aux idées reçues :
- Elle n'altère pas l'équilibre hormonal : l’ovulation se poursuit, seule la fécondation est rendue impossible.
- Elle n’affecte ni le désir, ni le plaisir sexuel.
- Elle ne déclenche pas de ménopause précoce.
Cadre légal et accès à la ligature en France
La ligature des trompes est encadrée en France par la loi du 4 juillet 2001 relative à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse. Cet acte médical peut être réalisé à visée contraceptive, sans qu’il soit nécessaire de justifier d’un nombre d’enfants, d’un âge minimal ou d’un statut conjugal. Le seul impératif légal est d’être majeure et d’exprimer une volonté libre, éclairée et délibérée.
Droits du patient
- En France, toute personne majeure peut demander une stérilisation à visée contraceptive, sans obligation de justification.
- Aucun médecin n’est contraint de la pratiquer, mais il doit orienter la patiente vers un confrère s’il refuse.
- La loi impose un délai de réflexion de 4 mois entre la première consultation et l’intervention.
Ce que dit la loi :
Voici les éléments clés du dispositif légal :
- Article L.2123-1 du Code de la santé publique : la stérilisation contraceptive est permise chez les personnes majeures exprimant leur volonté après information.
- Pas de condition d’âge, de nombre d’enfants ou de statut marital.
- Information médicale obligatoire : le ou la médecin doit remettre un dossier écrit, informer sur les risques, les conséquences et les alternatives existantes.
- Refus médical autorisé : un praticien peut refuser, mais doit le notifier lors de la première consultation.
- Possibilité d’intervention conjointe : la stérilisation peut être réalisée à l’occasion d’une autre intervention (ex. : césarienne), si les conditions légales sont respectées.
Le parcours de demande
Avant l’intervention, la loi prévoit plusieurs étapes indispensables. Le tableau ci-dessous récapitule les principales :
| Étape | Détail |
| 1. Première consultation | Information complète, remise d’un dossier écrit |
| 2. Délai légal de réflexion | 4 mois incompressibles à compter de la première consultation |
| 3. Confirmation écrite | Lettre de confirmation signée de la patiente à l’issue du délai |
| 4. Choix de la technique et du lieu | Discussion avec le chirurgien, organisation du bloc |
| 5. Intervention | Réalisée dans un établissement de santé habilité |
| 6. Suivi postopératoire | Contrôle médical, gestion des éventuels effets secondaires |
️ Checklist à télécharger avant d’entamer le parcours :
- Être majeure
- Demande volontaire, stable, réfléchie
- Avoir reçu une information médicale claire et complète
- Respecter un délai de 4 mois
- Confirmer sa volonté par écrit
- Organiser l’intervention avec une équipe médicale habilitée
Les raisons qui motivent cette décision
La décision de recourir à une contraception définitive est rarement prise à la légère. Derrière ce choix se croisent des parcours de vie, des convictions personnelles, des contraintes médicales et parfois des expériences douloureuses.
Si certaines femmes affirment ne jamais avoir souhaité d’enfant, d’autres expriment le besoin de refermer une page de leur vie reproductive, avec sérénité. Pour d'autres encore, ce choix s'impose pour des raisons médicales ou psychiques.
Un choix personnel, mais rarement neutre
Les motivations exprimées varient, mais plusieurs grandes tendances se dégagent :
- Le soulagement d’une charge mentale : ne plus avoir à penser à la contraception au quotidien.
- Une intolérance aux méthodes hormonales, ou des effets secondaires jugés invalidants.
- Une volonté affirmée de non-maternité, présente dès l’adolescence chez certaines personnes.
- Des situations de santé particulières (endométriose, cardiopathies, risques obstétricaux).
- Des parcours de grossesse ou d’accouchement traumatisants, qui poussent à refuser une récidive.
Cependant, ce choix n’est pas toujours accueilli avec bienveillance. Le corps médical peut se montrer réticent, invoquant l’âge, l’absence d’enfants ou la “possibilité de changer d’avis”. Cette attitude, bien qu’illégale, reste fréquente et contribue à la marginalisation de la stérilisation volontaire.
Une histoire ambivalente : entre autonomie et coercition
La stérilisation a longtemps été un instrument de contrôle social autant qu’un levier d’émancipation.
- Dans les années 1970, elle a été pratiquée de manière forcée ou contrainte en Inde, en Chine ou aux États-Unis, souvent sur des populations pauvres, racisées ou marginalisées.
- En France, on observe un paradoxe : alors que les femmes blanches et aisées se voyaient refuser la contraception jusque dans les années 1960, des campagnes de limitation des naissances étaient activement menées dans les DOM.
Cette mémoire ambivalente pèse encore aujourd’hui sur la manière dont la stérilisation volontaire est perçue.
Ce que disent les chiffres
Malgré sa légalité et son efficacité, la stérilisation reste rarement pratiquée en France :
| Pays | Taux de stérilisation féminine |
| États-Unis | Environ 18 % des femmes |
| Brésil | Plus de 25 % |
| Inde | Plus de 36 % |
| France | Environ 4 % (données 2010) |
| Espagne | Environ 6 % |
En France, selon les données de l'INED, moins de 4 % des femmes en âge de procréer ont recours à la stérilisation à visée contraceptive. Cette part monte légèrement après 40 ans, mais reste très inférieure aux chiffres observés à l’international.
À noter également :
La vasectomie est encore plus marginale, avec moins de 0,5 % des hommes concernés.
Les bénéfices attendus
Pour les femmes qui y recourent, la ligature des trompes représente bien plus qu’un acte médical. Elle marque souvent un tournant existentiel, un soulagement durable et une forme de réappropriation de leur corps et de leur trajectoire de vie.
Liberté mentale et soulagement
Ne plus avoir à penser quotidiennement à la contraception libère une énergie mentale considérable. La stérilisation tubaire apporte une tranquillité d’esprit que peu de méthodes offrent sur le long terme.
Ce que disent les patientes
- “C’est la première fois depuis mes 17 ans que je n’ai plus à mettre un rappel tous les jours dans mon téléphone.”
- “Je me suis sentie légère, comme si j’avais enfin fermé une porte en paix.”
- “Ce n’est pas une décision contre la maternité, c’est une décision pour moi.”
Cette liberté retrouvée est souvent rapportée comme l’un des bénéfices les plus significatifs, notamment pour les femmes ayant vécu une charge contraceptive continue, parfois durant plusieurs décennies.
Une méthode sans hormones
Contrairement à la majorité des contraceptions médicales (pilule, implant, patch, anneau), la ligature des trompes n’utilise aucun progestatif ni œstrogène. Ce point constitue un atout majeur pour de nombreuses femmes :
- celles qui présentent des contre-indications hormonales (migraine, hypertension, antécédents thromboemboliques, etc.) ;
- celles qui souhaitent un cycle naturel, sans influence extérieure ;
- celles qui ont expérimenté des effets indésirables importants sous contraception hormonale.
Bénéfices physiologiques potentiels
- Aucun impact sur la libido ni sur la lubrification naturelle.
- Maintien des cycles menstruels dans la majorité des cas.
- Pas de risque accru de cancer du sein, de l’utérus ou du col.
- Possible effet protecteur contre le cancer de l’ovaire (hypothèse soutenue par plusieurs études épidémiologiques).
Enfin, contrairement à l’idée reçue selon laquelle une contraception hormonale serait plus légère ou facilement réversible, les études récentes tendent à montrer que certaines méthodes comme le DIU hormonal peuvent entraîner des effets à long terme sur l’humeur ou la sexualité, ce qui conforte certaines femmes dans leur choix d’un contrôle définitif mais non hormonal.
Les limites et risques potentiels
Aussi solide soit-il, le choix d’une contraception définitive ne peut faire l’économie d’un examen rigoureux des limites, risques et effets indésirables. La ligature des trompes reste une intervention chirurgicale, avec ce que cela implique de conséquences médicales, émotionnelles et sociales, parfois sous-estimées.
Une décision irréversible… en théorie
Même si la reperméabilisation tubaire est techniquement possible, elle n’est ni garantie, ni systématiquement accessible, ni remboursée. Son taux de succès dépend de nombreux facteurs : méthode utilisée, âge de la patiente, état des trompes, etc.
La PMA (procréation médicalement assistée) reste la seule alternative viable après stérilisation si un projet parental réapparaît, mais elle est lourde, coûteuse et encadrée par des critères stricts.
Risques physiques et post-opératoires
Les complications immédiates sont rares, mais doivent être connues. Voici une synthèse des risques les plus fréquemment rapportés :
| Type de risque | Fréquence estimée | Commentaires |
| Complications peropératoires | 0 à 1,4 % | Brûlure d’organes, perforation vasculaire, hémorragie |
| Infections post-opératoires | 0 à 10,5 % | Fièvre, infection pelvienne, douleurs persistantes |
| Douleurs chroniques pelviennes | jusqu’à 10 % | Selon la technique utilisée |
| Complications liées à l’anesthésie | < 0,5 % | Comme pour toute chirurgie sous anesthésie générale |
| Risque de grossesse extra-utérine | 0,7 % à 10 % sur 10 ans | Voir encadré ci-dessous |
Le risque de grossesse extra-utérine
La ligature des trompes n’empêche pas totalement les grossesses. En cas d’échec, il existe un risque accru de grossesse extra-utérine, c’est-à-dire en dehors de l’utérus, généralement dans les trompes.
Ce type de grossesse est potentiellement mortel s’il n’est pas détecté à temps. Il nécessite une prise en charge urgente. Des douleurs pelviennes, des saignements anormaux ou des malaises inexpliqués doivent être signalés immédiatement.
Répercussions psychologiques
Le sentiment de regret après ligature est bien documenté. Il est d’autant plus fréquent chez :
- les femmes jeunes (moins de 30 ans),
- celles sans enfants au moment de l’intervention,
- celles ayant pris leur décision dans un contexte de stress ou de pression externe (ex. : IVG, divorce, maladie…).
Selon les études, entre 12 et 30 % des femmes stérilisées déclarent avoir souhaité revenir sur leur décision dans les années qui suivent【19】【20】.
"J’étais sûre de moi. Et pourtant deux ans plus tard, en voyant ma sœur enceinte, j’ai ressenti un manque que je ne soupçonnais pas."
À nuancer - Le syndrome post-ligature tubaire
Certaines femmes rapportent l’apparition de symptômes gynécologiques après une ligature : règles plus abondantes, douleurs pelviennes, sautes d’humeur. Ce tableau, parfois appelé “syndrome post-ligature”, reste controversé dans la littérature scientifique.
La majorité des études récentes suggèrent que ces symptômes seraient davantage liés à l’arrêt concomitant d’une contraception hormonale qu’à la ligature elle-même.
Faut-il en parler avec un·e professionnel·le de santé ?
La décision de se faire ligaturer les trompes nécessite un accompagnement professionnel éclairé, respectueux et sans jugement. Non pas pour valider ou invalider le choix, mais pour s’assurer qu’il est fondé sur une information complète, une réflexion sereine et un consentement libre.
Le rôle du ou de la sexologue, gynécologue, généraliste
Différents professionnels peuvent intervenir dans le parcours :
| Professionnel·le | Rôle principal |
| Médecin généraliste | Premier interlocuteur possible ; prescription du dossier d'information |
| Gynécologue médical ou chirurgical | Évaluation des antécédents, choix de la technique, réalisation de l’acte |
| Sexologue | Accompagnement psychocorporel, aide à verbaliser le projet |
| Psychologue ou psychiatre | Soutien à la décision en cas de doute ou d’antécédents complexes |
Les patientes expriment souvent le besoin d’un accueil empathique, sans infantilisation. L’écoute active et le respect de l’autonomie sont déterminants dans ce processus.
La méthode BERCER : structurer la consultation
Cette méthode utilisée en santé sexuelle permet de conduire un entretien éthique et informatif autour d’un choix contraceptif :
- Bienvenue : accueil chaleureux, non directif.
- Entretien : écoute des besoins et du contexte.
- Renseignements : transmission d’une information claire, neutre, complète.
- Choix : discussion des options selon les valeurs de la patiente.
- Explication : avantages, inconvénients, risques, alternatives.
- Retour : validation de la compréhension et soutien à la décision.
Une décision mûrie, pas impulsive
Même si la loi encadre le parcours (consultation médicale + délai de réflexion de 4 mois), un vrai travail d’introspection est souvent nécessaire.
Voici une grille non exhaustive de questions à se poser :
- Ce choix est-il motivé par un refus stable et durable de parentalité ?
- Ai-je eu des difficultés avec d’autres méthodes contraceptives ?
- Suis-je bien informée sur les risques et limites de la ligature ?
- Ai-je envisagé les alternatives longue durée et non hormonales ?
- Ce choix est-il influencé par une pression externe (partenaire, entourage, soignant…) ?
- Comment est-ce que je me projette dans 5, 10 ou 15 ans avec cette décision ?
Remarque :
Ces questions ne visent pas à dissuader, mais à favoriser une décision pleinement assumée. La stérilisation n’est ni une solution de facilité, ni un acte irréversible banal : elle engage le corps et le parcours de vie à long terme.
Alternatives à envisager
Avant d’opter pour une contraception définitive, il est utile d’avoir une vision claire des autres méthodes de longue durée ou sans hormones. Certaines peuvent offrir une efficacité équivalente, voire supérieure à la ligature, tout en restant réversibles.
Les méthodes de contraception réversibles à longue durée d’action (LARC)
|
Méthode |
Durée |
Efficacité (usage typique) |
Avantages |
Limites |
|
DIU au cuivre |
5 à 10 ans |
99,2 % |
Non hormonal, longue durée, pose rapide |
Règles plus abondantes, douleurs possibles |
|
DIU hormonal (LNG) |
3 à 5 ans |
99,8 % |
Réduit douleurs et saignements, très discret |
Hormonal, effets secondaires possibles |
|
Implant contraceptif |
3 ans |
99,95 % |
Très efficace, pose simple, adapté aux jeunes |
Troubles du cycle, hormonal |
Pour aller plus loin : DIU au cuivre ou hormonal lequel choisir ?
Bon à savoir
Contrairement à une idée reçue, l’implant et le DIU hormonal présentent une efficacité supérieure à la ligature tubaire selon les données réelles d’usage【6】【8】.
Ces méthodes sont entièrement réversibles, et peuvent convenir même après 40 ans.
La vasectomie : une option masculine souvent oubliée
Focus sur la vasectomie
- Méthode de stérilisation masculine consistant à sectionner les canaux déférents.
- Intervention simple, rapide, sous anesthésie locale.
- Aucun impact sur l’érection, l’orgasme ou le volume de l’éjaculat.
- Efficacité très élevée (0,15 % de grossesse en usage typique), mais non immédiate.
- Nécessite un spermogramme de contrôle 8 à 12 semaines après l’intervention.
- Réversibilité possible mais aléatoire ; déconseillée comme méthode temporaire.
La vasectomie reste marginale en France, mais elle représente une solution équitable lorsque le ou la partenaire ne souhaite plus d’enfants.
Méthodes barrières et naturelles
Ces méthodes offrent une alternative sans hormones, mais avec une efficacité plus faible, surtout en usage typique :
- Préservatif masculin : efficace contre les IST ; taux d’échec de 13-15 % à un an.
- Préservatif féminin : moins utilisé, mais également protecteur ; taux d’échec proche.
- Diaphragme + spermicide : efficacité modérée (18 % d’échec) ; nécessite une pose minutieuse.
- Méthodes naturelles (température, observation cervicale, retrait) : efficacité très variable ; peu recommandées comme solution principale.
À noter
Certaines femmes combinent méthodes naturelles et barrières en fin de parcours contraceptif, notamment après 45 ans, lorsqu’un désir d’enfant est totalement exclu et que la fertilité est déjà réduite.
Conclusion – Une décision qui engage, un choix qui se respecte
Choisir la ligature des trompes, c’est avant tout faire le choix d’une paix intérieure durable, d’un corps réconcilié avec lui-même, affranchi des calculs, rappels ou effets secondaires quotidiens. C’est aussi une décision profondément intime, à l’intersection du biologique, du social et du politique.
Il ne s’agit pas de juger cette démarche à l’aune d’un “bon moment” pour procréer, ni d’un idéal de maternité intériorisé. Il s’agit, avant tout, de reconnaître à chaque personne le droit de disposer de son corps, y compris en choisissant de ne plus procréer — et ce, sans condition d’âge, de statut conjugal ou de nombre d’enfants.
Mais parce qu’elle est rarement réversible, et qu’elle reste entourée de représentations contradictoires, cette méthode exige une information complète, un accompagnement respectueux et une vigilance sur les idées reçues. Contrairement à certaines perceptions, elle n’est ni infaillible, ni sans effets secondaires potentiels. Les méthodes dites réversibles, comme l’implant ou le DIU hormonal, peuvent offrir des taux d’efficacité supérieurs, tout en préservant la possibilité d’un projet futur.
Le rôle des professionnels de santé est alors essentiel : non pas pour valider ou restreindre une décision, mais pour créer un espace d’écoute, de clarification et de projection lucide. C’est dans cet espace que le choix devient réellement éclairé.
Rien ne remplace une décision mûrie, posée, confrontée aux alternatives et aux regrets potentiels. Une stérilisation contraceptive n’est ni une évidence pour toutes, ni un renoncement à sa féminité. C’est un acte de souveraineté, au service de son propre parcours.
Sources
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Linet, T. (s.d.). Contraception post-partum [Conférence].
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American Sexual Health Association. (2024). New study casts doubt on tubal ligation effectiveness. https://www.ashasexualhealth.org
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