15 Rue Solférino, 59800 Lille, France
 

Quels sont les effets secondaires possibles de l'implant contraceptif ?


Introduction

Méthode contraceptive hormonale de longue durée d’action, l’implant sous-cutané séduit par sa fiabilité et sa simplicité d’utilisation. Il s’agit d’un petit bâtonnet souple, inséré dans le bras, qui libère en continu un progestatif (l’étonogestrel) sur une durée de trois ans. Cette méthode, bien que discrète et efficace, peut engendrer des effets secondaires qui varient selon les utilisatrices. Troubles du cycle menstruel, prise de poids, ou encore acné sont parfois évoqués lors des consultations, générant des inquiétudes légitimes. Face à ces interrogations, une information précise et contextualisée s’impose. Connaître les bénéfices et les effets indésirables répertoriés est essentiel pour guider un choix contraceptif éclairé, adapté à son mode de vie, à son profil médical et à ses attentes.

Cet article propose un état des lieux complet, fondé sur les données scientifiques et les recommandations récentes, pour mieux comprendre ce que l’implant contraceptif implique au quotidien.

Fonctionnement de l’implant contraceptif

L’implant contraceptif, commercialisé en France sous le nom de Nexplanon®, est un dispositif souple de 4 cm de long sur 2 mm de diamètre, inséré en sous-cutané dans la face interne du bras non dominant. Il contient 68 mg d’étonogestrel, un progestatif de troisième génération, libéré progressivement dans l’organisme pendant trois ans. Son principal mécanisme d’action est l’inhibition de l’ovulation. En complément, il modifie la glaire cervicale, rendant plus difficile le passage des spermatozoïdes, et transforme l’endomètre, rendant la nidation improbable. Dès les premières 24 heures suivant sa pose (si elle est réalisée dans les cinq jours suivant le début des règles), il assure une contraception immédiate.

implant contraceptif

La pose et le retrait doivent être effectués par un·e professionnel·le de santé formé·e, selon un protocole strict d’asepsie. L’implant peut être inséré après un accouchement, une fausse couche ou une interruption volontaire de grossesse, y compris le jour de la prise de mifépristone lors d’une IVG médicamenteuse.

Indolore pour la majorité des patientes, discret et indépendant de l’observance, il fait partie des méthodes contraceptives de longue durée d’action (LARC) les plus fiables disponibles à ce jour.

Les effets secondaires les plus fréquents

Troubles du cycle menstruel

Les modifications des saignements constituent l’effet secondaire le plus courant sous implant contraceptif. Elles peuvent se manifester par une aménorrhée (absence de règles), des saignements irréguliers ou prolongés, parfois imprévisibles. Ces troubles, bien que bénins sur le plan médical, sont souvent mal tolérés lorsqu’ils perturbent le quotidien ou les repères personnels liés au cycle menstruel.

À retenir : Ces troubles concernent 1 à 2 femmes sur 5. Ils sont la première cause de retrait anticipé de l’implant.

Prise ou perte de poids

Environ 40 % des utilisatrices rapportent une prise de poids au cours de la première année. Toutefois, cette donnée doit être interprétée avec prudence : les études ne permettent pas de conclure à un lien direct et systématique entre implant et prise de poids. En cas de variation pondérale importante, il est essentiel de rechercher d’autres causes médicales (trouble métabolique, thyroïdien, changement de mode de vie).

L’implant n’a pas besoin d’être changé plus tôt chez les patientes obèses. Son efficacité est identique quel que soit l’IMC.

Maux de tête, douleurs abdominales ou mammaires

Des céphalées sont rapportées par environ 18 % des utilisatrices. Les mastodynies (douleurs mammaires) sont également possibles, tout comme des douleurs pelviennes modérées, qui peuvent être améliorées chez les patientes souffrant initialement de dysménorrhées.

Changements psychiques et émotionnels

Certains témoignages évoquent une diminution de la libido, une irritabilité accrue ou des troubles de l’humeur. Toutefois, la littérature scientifique demeure divisée, et aucune corrélation directe n’est formellement établie.

Si des troubles émotionnels apparaissent, il est préférable de ne pas incriminer l’implant d’emblée, mais d’envisager une évaluation globale psycho-affective.

Les effets secondaires plus rares mais documentés

Réactions locales au site d’insertion

L’implant est généralement bien toléré sur le plan local. Néanmoins, certaines utilisatrices signalent des rougeurs, un hématome, une sensation de gonflement ou une douleur modérée dans les jours qui suivent la pose. Ces manifestations sont transitoires.

Dans de rares cas, on observe une migration de l’implant vers une position plus profonde, rendant sa palpation difficile. Des cas exceptionnels de migration vers la paroi thoracique ou un vaisseau sanguin ont été décrits.

Rougeurs et gonflements post-implantation

Une autopalpation régulière du bras est conseillée. Un contrôle médical trois mois après la pose permet de vérifier la position correcte de l’implant.

Acné, chute de cheveux, infections

L’acné est un effet secondaire observé chez environ 4 à 13 % des utilisatrices. Ce risque est plus marqué avec les contraceptifs progestatifs purs comme l’implant. La chute de cheveux est parfois signalée, sans lien systématique prouvé. Des infections vaginales ou la formation de kystes ovariens bénins peuvent également survenir.

À lire aussi : Comment fonctionnent les contraceptifs progestatifs ?

Ces effets sont généralement modérés et réversibles à l’arrêt de l’implant.

Risques vasculaires et métaboliques

Contrairement aux contraceptifs combinés, l’implant ne contient pas d’œstrogènes. Il n’augmente pas le risque de thrombose veineuse. Il peut donc être utilisé par des femmes ayant des antécédents thromboemboliques, à condition que la thrombose ne soit pas en phase active.

L’implant est contre-indiqué en cas de thrombose veineuse évolutive, de tumeurs hormono-dépendantes ou de maladie hépatique sévère.

Tableau comparatif : effets secondaires fréquents selon les contraceptifs

Ce tableau synthétise les principaux effets secondaires observés avec les différentes méthodes contraceptives les plus utilisées, afin d’aider à situer l’implant dans l’ensemble des options disponibles.

Méthode contraceptive Troubles du cycle Prise de poids Risque thromboembolique
Implant (étonogestrel) Fréquents (20–30 %) Parfois (jusqu’à 40 %) Aucun démontré
Pilule estroprogestative Moins fréquents, régulés Rare Oui (léger à modéré)
DIU hormonal (lévonorgestrel) Spotting courant au début Rare Aucun démontré
Injection trimestrielle Fréquents et prolongés Fréquente Aucun démontré

L’implant présente un bon profil de tolérance vasculaire, mais des troubles du cycle fréquents doivent être anticipés dans le suivi.

Quels sont les signes à surveiller ?

L’implant est une méthode sûre, mais certaines situations doivent inciter à consulter rapidement un·e professionnel·le de santé. Ces signes peuvent révéler une complication, une intolérance ou la nécessité d’un ajustement.

Symptômes à ne pas négliger

  • Saignements très abondants ou prolongés, surtout s’ils s’accompagnent de douleurs pelviennes.
  • Céphalées inhabituelles ou persistantes.
  • Douleurs mammaires sévères ou asymétriques.
  • Douleurs thoraciques, essoufflement, œdème ou douleur d’un membre inférieur : ces symptômes doivent alerter, car ils peuvent évoquer une thrombose.
  • Prise de poids importante et rapide, sans lien évident avec l’alimentation ou l’activité physique.
  • Implant non palpable ou migration visible à l’œil nu.

Ces signes ne sont pas forcément graves, mais nécessitent une évaluation médicale, notamment pour éliminer un autre diagnostic ou décider d’un éventuel retrait.

À qui l’implant ne convient-il pas ?

Bien que l’implant convienne à une large majorité de femmes, certaines situations cliniques imposent des contre-indications absolues ou des précautions particulières.

Contre-indications médicales

L’implant ne doit pas être utilisé ou doit être retiré sans délai dans les cas suivants :

  • Thrombose veineuse évolutive.
  • Cancer hormono-dépendant (sein, endomètre…).
  • Tumeur hépatique (bénigne ou maligne).
  • Maladie hépatique sévère non stabilisée.
  • Hypertension artérielle non contrôlée malgré traitement.
  • Saignement génital inexpliqué.
  • Hypersensibilité à l’étonogestrel ou à un excipient.

Un bilan médical complet est indispensable avant la pose, en particulier chez les patientes avec antécédents cardiovasculaires ou hormonodépendants.

Cas particuliers

L’implant est recommandé en seconde intention pour les femmes qui ne peuvent pas utiliser de contraception œstroprogestative (antécédents de migraine avec aura, fumeuses de plus de 35 ans…). Il peut aussi être une option de première ligne après 40 ans, en raison de sa neutralité métabolique.

Bilan bénéfices-risques

L’implant contraceptif est l’une des méthodes les plus efficaces disponibles aujourd’hui, avec un indice de Pearl proche de zéro.

Il offre une protection continue pendant trois ans, sans contrainte quotidienne, ce qui en fait une option idéale en cas de difficultés d’observance ou de contre-indications aux œstrogènes.

Du côté des effets secondaires, les plus fréquents – troubles du cycle, céphalées, acné, prise de poids – sont généralement modérés, prévisibles et réversibles à l’arrêt. Des effets plus rares, comme la migration ou les réactions locales, doivent être surveillés, sans pour autant remettre en cause la sécurité globale de la méthode.

Le choix de l’implant doit toujours s’inscrire dans une démarche individualisée, en tenant compte des bénéfices attendus et des effets potentiels sur la qualité de vie.

Conclusion

L’implant contraceptif s’impose comme une méthode à la fois discrète, fiable et durable, adaptée à de nombreuses situations cliniques. S’il peut entraîner des effets secondaires – principalement des troubles menstruels, une prise de poids ou des modifications cutanées – ceux-ci sont généralement bénins et réversibles. L’absence d’œstrogènes en fait une alternative précieuse pour les femmes présentant certaines contre-indications.

Au-delà de son efficacité, le recours à l’implant doit faire l’objet d’un échange éclairé entre la patiente et le ou la professionnel·le de santé, intégrant les attentes personnelles, les antécédents médicaux et le mode de vie. Cette démarche partagée permet d’optimiser la tolérance, l’adhésion et la satisfaction.

Sources

Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. (2013). EVRA (patch contraceptif) et risque de thrombose veineuse : préférer un contraceptif oral combiné (COC) de 1re ou 2e génération. Saint-Denis : ANSM. 

Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. (2014). Vous et vos contraceptifs oestroprogestatifs. Saint-Denis : ANSM. 

Haute Autorité de Santé. (2013). Contraception chez la femme en post-partum. Saint-Denis : HAS. 

Haute Autorité de Santé. (2013). Contraception chez la femme à risque cardiovasculaire. Saint-Denis : HAS. 

Haute Autorité de Santé. (2013). Contraception chez la femme après une interruption volontaire de grossesse (IVG). Saint-Denis : HAS. 

Haute Autorité de Santé. (2013). Contraception d’urgence. Saint-Denis : HAS. 

Haute Autorité de Santé. (2013). Méthodes contraceptives : Focus sur les méthodes les plus efficaces disponibles. Saint-Denis : HAS. 

Haute Autorité de Santé. (2013). Contraceptifs oraux estroprogestatifs : préférez les « pilules » de 1re ou 2e génération. Saint-Denis : HAS. 

Linet, T. (2020). Contraception post-partum [Note de cours]. 

Linet, T. (2020). La consultation de contraception [Note de cours]. 

Linet, T. (2020). Contraception post-abortum [Note de cours]. 

Robin, G. (2020). Contraception hormonale en pratique hors DIU [Note de cours]. 

Roux, A. (2020). L’histoire de la contraception [Note de cours]. 

Scheffler, M. (2020). Bénéfices non contraceptifs des contraceptions [Note de cours]. 

Soufir, J.-C., & Mieusset, R. (2012). Guide pratique d’une contraception masculine hormonale ou thermique. Paris : INSERM. 

Vigoureux, S. (2020).  Le contexte de la contraception en France [Note de cours]. 


Lire les commentaires (0)

Articles similaires


Soyez le premier à réagir

Ne sera pas publié

Envoyé !

Derniers articles

Quels sont les effets secondaires possibles de l'implant contraceptif ?

24 Oct 2025

Les effets de l’alcool et du tabac sur l’érection

15 Oct 2025

Daridorexant (Quviviq) : indications, contre-indications et effets indésirables

08 Oct 2025

Catégories

Création et référencement du site par Simplébo Simplébo

Connexion