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Pilules Progestatives : Une Approche Contraceptive Innovante


Explorez l'efficacité et la discrétion des pilules progestatives dans le monde de la contraception. Cet article détaille le mécanisme d'action unique des pilules progestatives, leurs avantages distincts, et les contextes où elles sont les plus recommandées. Un guide essentiel pour comprendre cette option contraceptive moderne.

Pilules Progestatives

Plan de lecture de l'article

  • La contraception progestative
  • Les pilules estroprogestatives
  • Les contre-indications des Contraceptifs Oraux Combinés
  • Les effets secondaires

Introduction : guide complet sur les Pilules Progestatives

Les pilules progestatives représentent une évolution majeure dans les options contraceptives disponibles. Cet article se penche sur cette méthode innovante, mettant en lumière son fonctionnement, ses avantages et ses spécificités. Destiné à ceux qui cherchent à comprendre en profondeur les pilules progestatives et leur place dans le paysage contemporain de la contraception.

Chapitre 1 : Les Progestatifs – Une révolution discrète

La contraception progestative

C’est une longue histoire que celle de la contraception progestative. Cette révolution commence en 1932 avec Gregory Pincus[1] qui commence à étudier les effets des progestatifs sur la reproduction. Depuis les années 50, les contraceptifs progestatifs sont utilisés comme médicaments pour bloquer l'ovulation. D’abord en injections ou en implants, ils délivraient des doses élevées de progestatif pendant plusieurs mois. Ces méthodes étaient efficaces, mais elles pouvaient également entraîner des effets secondaires importants, tels que la prise de poids, la fatigue et les sautes d'humeur. Une dizaine d’années plus tard, les scientifiques ont commencé à développer des pilules progestatives, qui délivraient des doses plus faibles de progestatif sur une période plus courte. Ces pilules étaient plus efficaces que les injections ou les implants, et elles présentaient moins d'effets secondaires. Aujourd'hui, il existe de nombreux types de pilules progestatives disponibles, qui diffèrent par leur composition, leur dosage et leur durée d'action.

Les contraceptions hormonales ont 3 niveaux d’actions. Elles agissent sur :

  • L’endomètre en l’atrophiant et le rendant impropre à la nidation
  • La glaire cervicale qui devient imperméable à la migration des spermatozoïdes
  • L’ovulation.

Ce dernier point nous intéresse tout particulièrement. C’est l’axe hypothalamo-hypophysaire qui entraine l’abaissement des concentrations plasmatiques des gonadotrophines, la suppression du pic des estrogènes et du pic de LH qui aboutissent à un effet antigonadotrope[2]. Barbare pour les non-initié·es ? Et pourtant c’est très simple. Dans le cycle ovarien, la progestérone inhibe les contractions rythmiques de la musculature utérine et crée un silence utérin rendant toute gestation impossible.

Les médicaments progestatifs sont dérivés de progestérone. Il s’agit d’une hormone qui intervient dans la préparation de l’organisme à la grossesse. Sa concentration évolue au cours du cycle et y augmente très sensiblement après l’ovulation (14e jour) et chutant si aucune fécondation ne se produit. 

On compte 3 contraceptifs progestatifs :

  • Les pilules progestatives (appelé aussi micropilules ou microdosées)
  • L’implant
  • Les injections

Ces moyens de contraceptions rencontrent plusieurs idées reçues. Remettons ensemble cela au clair.

  • Ils ne présentent pas de risque thromboembolique[3] veineux ou artériel. En effet, cela ne concerne que les contraceptifs oraux estroprogestatifs.
  • Aucune preuve solide ne permet d’affirmer qu’ils soient un facteur de risque entrainant des troubles du désir/de la libido ou de l’humeur.
 

[1] Gregory Goodwin Pincus (né le 9 avril 1903 à Woodbine et mort le 22 août 1967 à Boston) est un médecin et biologiste américain, co-inventeur de la pilule contraceptive.

[2] Une inhibition de l’ovulation

[3] Caillot de sang coagulé

Les pilules progestatives

Les pilules progestatives, souvent désignées sous le terme de micropilules, se distinguent par leur composition unique : elles contiennent exclusivement une hormone progestative, en quantité très faible. Cette spécificité les différencie nettement des pilules estroprogestatives, qui associent deux hormones.

Le coût

En termes de coût, les options varient. Le Désogestrel, présent dans des marques telles que Cérazette®, Antigone®, Clareal®, Lactinette®, Desopop® et Optimizette®, n'est pas remboursé. En revanche, le Lévonorgestrel, que l'on trouve dans Microval®, bénéficie d'un remboursement à 65% et est disponible gratuitement et de manière anonyme pour les mineurs, à condition d'avoir une ordonnance.

Le mode d'action

Le mode d'action de ces pilules est spécifique. Cérazette® et ses génériques agissent doublement : ils augmentent la viscosité de la glaire cervicale, rendant plus difficile la progression des spermatozoïdes, et inhibent l'ovulation. Microval® se concentre sur l'augmentation de la viscosité de la glaire cervicale.

Ces pilules nécessitent une prise très régulière pour garantir leur efficacité. En cas d'oubli de moins de 3 heures pour Microval® ou de moins de 12 heures pour les autres, il suffit de prendre le comprimé oublié dès que possible sans risque accru de grossesse. Cependant, un oubli de plus de 3 heures pour Microval® ou de plus de 12 heures pour les autres pilules progestatives augmente le risque de grossesse.

Dans ce cas, il est recommandé de prendre immédiatement le comprimé oublié et de continuer la prise à l'heure habituelle. Si l'oubli intervient durant les 7 derniers jours de la plaquette active, il est conseillé de poursuivre la plaquette jusqu'à la fin et d'enchaîner directement avec la suivante, sans interruption.

En termes d'efficacité, ces pilules sont immédiatement efficaces si elles sont prises dès le premier jour du cycle menstruel. Si la prise commence à un autre moment, il est nécessaire d'utiliser une méthode de contraception barrière pendant les 7 premiers jours.

En cas d'oubli de votre pilule progestative : Que faire ?

Oubli de moins de 3 heures

  • Oubli de moins de 3 heures pour Microval® ou de moins de 12 heures pour les autres pilules progestatives :
     
  • Action immédiate : Prenez le comprimé oublié dès que vous vous en rendez compte.
  • Suite : Continuez à prendre les comprimés suivants à l'heure habituelle.
  • Risque de grossesse : Aucun risque accru.

Oubli de moins de 3 heures

  • Oubli de plus de 3 heures pour Microval® ou de plus de 12 heures pour les autres pilules progestatives :
     
  • Action immédiate : Prenez immédiatement le comprimé oublié.
  • Suite : Continuez les comprimés suivants à l'heure habituelle. Il est possible de prendre 2 comprimés le même jour si nécessaire.
  • Si l'oubli concerne un des 7 derniers comprimés actifs :
    Ne faites pas de pause entre les plaquettes. Enchaînez directement avec la plaquette suivante sans interruption ni prise de comprimés inactifs.

Mesures de précaution :

  • Si aucun rapport sexuel non protégé n'a eu lieu 5 jours avant l'oubli : Utilisez une méthode de contraception barrière (comme le préservatif) pendant les 7 jours suivants.
     
  • Si un rapport sexuel non protégé a eu lieu dans les 5 jours précédant l'oubli : Utilisez une contraception d'urgence et continuez à utiliser une méthode barrière jusqu'au début de vos règles suivantes, pour un maximum de 14 jours.

Efficacité de la pilule

  • Si prise le premier jour de votre cycle : Efficacité immédiate.
  • Si prise à un autre moment : Utilisez une méthode de contraception barrière pendant les 7 premiers jours.

Les contre-indications

Les contraceptifs progestatifs, tels que Cérazette® et Microval®, sont des options populaires pour la contraception. Cependant, il est crucial de connaître leurs contre-indications pour assurer une utilisation sûre et appropriée.

Cérazette® et ses génériques (contenant du désogestrel) ne doivent pas être utilisés en cas de :

  • Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients.
  • Accidents thromboemboliques veineux évolutifs (par exemple, phlébite, embolie pulmonaire).
  • Affections hépatiques sévères actuelles ou antérieures, jusqu'à normalisation des paramètres hépatiques.
  • Tumeurs malignes sensibles aux stéroïdes sexuels, connues ou suspectées.
  • Hémorragies génitales inexpliquées.
  • Utilisation concomitante avec le millepertuis.
  • Hypertension artérielle non contrôlée ou nouvelle sous traitement.

Microval® (contenant du lévonorgestrel) est contre-indiqué en cas de :

  • Hépatite active ou antécédents récents d’hépatite.
  • Insuffisance hépatique.
  • Cancer du sein ou antécédents personnels de cancer du sein.
  • Cancer de l’endomètre.
  • Hypersensibilité au lévonorgestrel ou à l’un des composants de Microval.
  • Association avec le millepertuis.
  • Adénome ou carcinome hépatique.
  • Hémorragies génitales non diagnostiquées.
  • Accidents thrombo-emboliques veineux évolutifs.

Conseil

Il est essentiel pour les utilisatrices de contraceptifs progestatifs de discuter de ces contre-indications avec un professionnel de santé pour évaluer leur risque personnel et choisir la méthode contraceptive la plus adaptée à leur situation.

Les effets secondaires

Abordons les effets secondaires et les conseils pratiques liés à l'utilisation des contraceptifs progestatifs pour une utilisation sûre et éclairée.

Effets secondaires communs :

  • Aménorrhées et irrégularités menstruelles : Sous traitement progestatif, des interruptions de règles (aménorrhées) ou des irrégularités menstruelles peuvent se manifester.
  • Saignements intermenstruels et spotting : Des saignements légers entre les règles sont fréquents, particulièrement avec les contraceptifs progestatifs.
  • Métrorragies : Saignements survenant en dehors des périodes menstruelles, un problème notable avec les contraceptifs progestatifs.

Recommandations et prise en charge :

  • Changement de dosage ou forme du progestatif : Il est inutile de modifier le dosage du progestatif ou de proposer des formes bi ou triphasiques[1] pour améliorer la tolérance cyclique. Cette recommandation est basée sur un niveau de preuve de grade C[2].
  • Traitements œstrogéniques ou autres médicaments : Il n'est pas recommandé d'utiliser des traitements œstrogéniques ou d'autres médicaments pour ces symptômes, car il n'existe pas de preuves suffisantes prouvant leur efficacité.
  • Causes possibles des saignements : Les saignements peuvent être liés à une mauvaise observance du traitement (nécessitant un test de grossesse), ou à des pathologies gynécologiques telles que des polypes utérins, des fibromes, des infections génitales. Ils peuvent également être dus à un déséquilibre hormonal affectant la santé de l'endomètre.

Note importante

En cas de saignements anormaux ou persistants, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour exclure d'autres causes médicales et obtenir des conseils adaptés.

Post-abortum

Concernant l'usage des microprogestatifs après une interruption volontaire de grossesse (IVG), les pratiques en France s'appuient sur des accords professionnels en raison du manque d'études spécifiques. Ainsi, on applique les recommandations valables pour les œstroprogestatifs aux microprogestatifs, comme la pilule Optimizette Gé 75 ou la pilule au lévonorgestrel 30. Pour une IVG instrumentale, le traitement peut être commencé le jour même de l'intervention. En cas d'IVG médicamenteuse, la reprise du traitement est conseillée dès le début de la prise de misoprostol[1].

 


[1] Médicament déclenchant l’IVG

La contraception d’urgence

En France, la contraception d'urgence est accessible et efficace. Elle se présente sous deux formes hormonales : le lévonorgestrel et l'ulipristal acétate, disponibles en vente libre en pharmacie. Ces contraceptifs oraux d'urgence sont gratuits et anonymes pour les mineures. Le lévonorgestrel est à prendre dans les 72 heures, et l'ulipristal acétate jusqu'à 120 heures après un rapport sexuel non protégé. Cette disponibilité garantit une protection supplémentaire contre les grossesses non désirées.

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Les pilules progestatives représentent une avancée significative dans les méthodes contraceptives. Elles offrent une alternative efficace avec un mécanisme unique et des avantages spécifiques, se positionnant comme un choix de premier plan dans le domaine de la santé reproductive. Cet article a souligné leur importance cruciale dans l'innovation des options contraceptives, mettant en avant une solution sûre et adaptée pour la gestion autonome de la santé reproductive. Si vous rencontrez des problèmes sexuels et pensez que votre pilule pourrait en être la cause, il est judicieux de consulter un sexologue avant de procéder à un changement de contraception. 


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